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« Pourquoi sortons-nous de l’école avec des valeurs à l’exact opposé de celles qui nous ont motivés à y entrer ? »

Les écoles d’ingénieurs sont une spécificité de l’enseignement supérieur français. Couvrant les domaines de l’industrie, de la chimie, de l’agronomie ou encore de l’environnement, elles préparent leurs élèves à occuper des postes à responsabilités. Malgré leur statut généralement public, les multinationales y prennent une place de plus en plus importante, au nom du « rapprochement avec le monde de l’entreprise ». Témoignage de deux étudiant-e-s de l’une de ces écoles, AgroParisTech, championne des « sciences et industries du vivant et de l’environnement ».

Par Collectif

Santé

Des milliers d’établissements scolaires contiennent toujours de l’amiante

Sur les 20 millions de tonnes d’amiante encore en place dans les bâtiments français, une partie est concentrée dans les écoles. Combien ? Où ? Impossible à dire, car il n’existe aucune cartographie précise : les découvertes se font au coup par coup. Et les parents d’élèves qui s’intéressent à la question se trouvent souvent confrontés au déni des élus. Pour briser l’omerta, l’Association nationale des victimes de l’amiante organise sa manifestation annuelle le 13 octobre autour de cette problématique.

Par Nolwenn Weiler

« A l’école, pour éduquer au numérique, il faut d’abord apprendre aux élèves à s’en passer »

Les écrans et le numérique prennent de plus en plus de place dans l’enseignement et dans la vie des jeunes élèves. Faut-il en avoir peur, pour la qualité de l’apprentissage comme pour la santé, notamment chez les plus jeunes ? Tout dépend de l’utilisation qui en est faite, clament certains. D’autres appellent à une école sans écran, du moins au primaire et au collège. Karine Mauvilly, historienne et juriste, puis enseignante en collège, a observé la mutation en cours avant de démissionner de l’Éducation nationale. Elle est l’auteure, avec Philippe Bihouix, de l’essai : Le désastre de l’école numérique. Plaidoyer pour une école sans écrans, aux éditions du Seuil. Rencontre.

Par Simon Gouin (Grand Format)

Face à l’offensive réactionnaire : « L’histoire, ce n’est en aucun cas la contemplation béate d’un passé révolu »

Lors de chaque campagne électorale, le sujet revient dans le débat : l’histoire serait mal enseignée à l’école. Il faudrait revenir à un grand « récit national », avec ses rois, ses « grands hommes » et ses grands mythes, sous prétexte d’imposer aux élèves une certaine identité de la France. François Fillon déplorait fin août que l’enseignement actuel faisait « douter de notre histoire ». Nicolas Sarkozy vient d’asséner, lors d’un meeting, que « dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois ». Face à cette instrumentalisation, que peuvent les professeurs d’histoire pour éviter, devant leurs élèves, de devenir de vulgaires propagandistes ? Entretien avec Véronique Servat, professeur d’histoire-géo en collège.

Par Rachel Knaebel

Migration

Des étudiants d’universités et de grandes écoles aident les migrants à passer leurs diplômes en France

Depuis la rentrée 2015, des étudiants d’universités et de grandes écoles s’organisent pour soutenir les migrants. L’objectif : aider les jeunes réfugiés à passer leurs diplômes. Sans attendre l’aval de l’administration, ils ont pris les choses en main pour proposer des cours de français, un accompagnement personnalisé, ou pour aider de jeunes Syriens, Soudanais ou Erythréens à reprendre leurs études. Avec une réussite certaine, puisque le réseau a rapidement essaimé. A partir de la rentrée prochaine, les étudiants du collectif Resome espèrent étendre le succès du réseau dans les villes de province.

Par Olivier Favier

Service publics

Quand l’Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d’une enseignante effondrée

Comment continuer à travailler, lorsque les idéaux et la vocation les plus sincères ne suffisent plus à supporter les absurdités d’un système scolaire qui fait, de plus en plus, passer les considérations gestionnaires avant la pédagogie ? Surcharge de travail, absence de moyens, mépris de la hiérarchie et des savoirs... Une jeune enseignante raconte son combat et sa souffrance croissante dans l’enseignement secondaire. Comme un symptôme supplémentaire d’une institution malmenée, dans laquelle la souffrance, faute de pouvoir s’exprimer collectivement, est intériorisée par les enseignants. Jusqu’à la rupture.

Par Carmen Angor