Saint-Denis

Encore des expulsions en pleine trêve hivernale

Saint-Denis

par Charlotte Mathivet

Ce 7 décembre, sous la pluie et dans le froid, une vingtaine de personnes soutenues par l’association Droit au logement (DAL) ont décidé de camper devant l’immeuble du 258 avenue du Président Wilson, à La Plaine Saint-Denis (93), d’où elles ont été expulsées, pour demander leur relogement.

Ces personnes, dont des enfants, ont été expulsés le 4 décembre de l’immeuble qu’elles occupaient depuis plusieurs mois. L’expulsion fait suite à la vente du bâtiment, dégradé, par la mairie de Saint-Denis à une société privée.

Des responsables de la préfecture de Seine-Saint-Denis et de la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL) se sont rendus sur le campement pour dialoguer avec les expulsés et leurs soutiens. Ils leur ont pour l’instant proposé des places d’hébergements provisoires pour ne pas passer l’hiver à la rue. Les expulsés demandent cependant de ne pas être hébergés dans des centres qui ferment la journée – ce qui empêcheraient les personnes travaillant de nuit de venir y dormir la journée. Et souhaitent que le lieu d’accueil se situe à proximité du quartier, où les enfants sont scolarisés. Ces demandes n’ont pour l’instant pas été entendues.

« Quand on connaît l’impact d’une expulsion sur les enfants, leur scolarité, la vie familiale, c’est catastrophique. En termes financiers aussi, puisque c’est bien plus cher de loger une famille à l’hôtel que de la maintenir dans son logement. Nous sommes très choqués de constater que ce type de politique continue. On pouvait au moins espérer que des consignes fermes soient données aux préfets, leurs demandant d’être attentifs », dénonçait cette semaine une responsable de la Fondation Abbé Pierre, interrogée par Basta!.

En plein hiver, et alors qu’il y a toujours 2,39 millions de logements vacants en France, les expulsés, les mouvements sociaux et leurs soutiens exigent plus que jamais que soit appliquée la loi de réquisition.