Démocratie - page 16

Allô Bercy

Ces négociations commerciales secrètes qui visent à accélérer privatisations et dérégulations

C’est un accord commercial dont personne ne parle, négocié dans l’opacité la plus totale. 50 pays, parmi les plus fervents défenseurs de la libéralisation, discutent en ce moment de l’ouverture du « marché des services » à la concurrence internationale. Éducation, santé, transports, télécommunications, services financiers... Tout est sur la table des négociations. Sans que les citoyens ou parlementaires aient leur mot à dire. Les négociateurs – soumis à la forte pression des lobbys – sont cette semaine à Genève pour le 7e round de ces pourparlers internationaux, qui pourraient gravement menacer les services publics et les tentatives de régulation du secteur financier. Enquête.

Par Agnès Rousseaux

Allô Bercy

Bruxelles, rue des lobbies

Bruxelles est la capitale du lobbying en Europe. Pascal Kerneis dirige ESF, un cabinet incontournable pour défendre les intérêts des entreprises. Ses clients ? Le Medef, Orange, Veolia... Il fait aussi partie des experts consultés par la Commission européenne sur le projet d’accord commercial transatlantique Tafta. Le lobbying ? Une activité quotidienne, banale, qui fait partie du fonctionnement européen, décrit Martin Pigeon, membre de Corporate Europe Observatory, un groupe qui surveille l’activité des lobbies à Bruxelles. Visite guidée dans les rues de Bruxelles.

Par Pascale Pascariello

Oligarchie

Régis Mulliez, actionnaire d’Auchan : la vie d’un réfugié fiscal de luxe

Membre de la nombreuse famille Mulliez, Régis Mulliez est l’un des actionnaires du groupe Auchan. Sa fortune : aux alentours de 28 milliards d’euros ! Il vit aujourd’hui en Belgique, et a pris la nationalité belge. Et revendique haut et fort son actionnariat défiscalisé, loin d’une « France de l’assistanat »... Entretien avec un réfugié fiscal heureux.

Par Pascale Pascariello

Mesure liberticides

Pourquoi le traité de libre-échange constitue une menace pour le droit du travail et l’action syndicale

La zone de libre échange, en cours de négociation entre l’Union européenne et les États-Unis, risque de mettre à mal les normes environnementales et sanitaires européennes, et de permettre aux multinationales de porter plainte contre les États européens. Le futur traité constitue aussi une menace pour l’exercice du droit syndical et plusieurs protections sociales, comme le salaire minimum. Car les États-Unis ne reconnaissent pas la plupart des conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail. La protection des travailleurs sera-t-elle bientôt considérée comme une entrave au commerce, passible de poursuites ?

Par Rachel Knaebel