Droit à la terre - page 9

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ÉcologieAgriculture

Accaparement des terres : demain, à qui appartiendra la planète ?

Des millions d’hectares sont achetés chaque année dans le monde par des multinationales ou des investisseurs étrangers. Conséquence : une mainmise sur les terres agricoles de la planète, des processus de forte concentration, et le risque de voir trois milliards de paysans sans emploi d’ici 2050. « L’appropriation des terres agricoles mondiales est une rente économique pour des entreprises », rappellent Michel Merlet et Mathieu Perdriault, responsables de l’Association aGter. Mais la propriété de la terre n’est pas un droit absolu et exclusif : il est aujourd’hui essentiel d’intégrer une garantie d’intérêt général dans l’usage des terres, au niveau mondial, selon ces spécialistes des questions foncières. Entretien.

Par Nadia Djabali

ÉcologieAgriculture

Comment des dessous de table freinent l’installation de nouveaux paysans

On l’appelle l’arrière-fumure, le chapeau, le droit de reprise ou le pas-de-porte. C’est un dessous de table demandé par l’agriculteur sortant, en plus du prix officiel, au nouveau paysan qui souhaite exploiter ses terres. La pratique est tolérée par la loi jusqu’à un certain niveau. Mais la pression foncière accroît le phénomène. Qui devient un frein à l’installation de nouveaux paysans, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais. Manon Rescan et Damien Brunon ont enquêté pour la Revue dessinée.

Par Damien Brunon, Manon Rescan, Sébastien Vassant

ÉcologieAgriculture

Ruée vers l’Est : un accaparement des terres avec la bénédiction de l’Union européenne

Paradis agricole, la Roumanie est de plus en plus convoitée par les investisseurs étrangers, au risque de voir ses terres arables lui échapper. Attirés par des terres grassement subventionnées par les aides européennes et une main d’œuvre bon marché, de nombreux Européens, mais aussi des Libanais ou des Qataris, s’y sont installés ces dernières années. Bruxelles nie tout accaparement des terres : la venue des investisseurs étrangers ne serait que la suite logique de l’intégration européenne. C’est bien pourtant une nouvelle forme de spoliation qui s’est mise en place, avec la complicité, au moins tacite, du gouvernement roumain.

Par Marianne Rigaux

SociétéDiscrimination

Être ouvrier agricole palestinien dans une colonie israélienne de Cisjordanie

A l’est de la Cisjordanie, 95 % de la vallée du Jourdain est sous contrôle militaire israélien. 80 000 Palestiniens y vivent, principalement des petits paysans. Souvent contraints d’abandonner leurs terres, ils travaillent comme ouvriers agricoles dans les colonies. « C’est la région de l’agriculture industrielle d’exportation », témoigne Ouessale, volontaire pour l’association Échanges et Partenariats. Elle décrit les conditions de travail désastreuses, l’interdiction de toute revendication et expression, la concurrence créée entre travailleurs migrants. Une situation qui relève, selon elle, de l’urgence humanitaire.

Par Ouessale El Assimi

ÉcologieTransition énergétique

Grands barrages : des groupes français au cœur d’un business controversé

Impliquée dans plusieurs grands barrages controversés, Alstom joue un rôle majeur dans le marché mondial de l’hydroélectrique. Et semble se laver les mains des conséquences sociales et écologiques. Déplacement de millions de personnes, submersion de villages, décisions autoritaires, tensions géopolitiques, désastres environnementaux... Les impacts de ces mégaprojets, comme celui des Trois Gorges en Chine et de Belo Monte au Brésil, sont considérables. Mais Alstom se considère comme un simple fournisseur de turbines. Et dénie toute responsabilité quant à ces conséquences. Ce qui lui vaut une nomination au Prix Pinocchio 2013.

Par Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales)