Société - page 5

En France, moins de 2% des affaires de viols aboutissent à une condamnation en cour d’assises

Malgré la réprobation dont le viol semble faire l’objet, ce crime reste très peu puni en France. Peu de victimes portent plainte, et la majorité des affaires ouvertes sont ensuite classées. Alors que le viol est passible des assises, la plupart des dossiers aboutissent au tribunal correctionnel pour « agression sexuelle », quand le chef d’accusation n’est pas requalifié en « violences volontaires » comme c’est le cas dans l’affaire d’Aulnay-sous-Bois. Comment expliquer un tel déni de justice ? Pour y répondre, des sociologues et des juristes ont examiné 400 dossiers judiciaires. A l’intolérable manque de moyens de la Justice s’ajoute un défaut de formation des policiers ou des juges, ainsi qu’une suspicion quasi-systématique envers les victimes.

Par Nolwenn Weiler

A Saint-Etienne, une nouvelle forme de pédagogie sociale émancipe les femmes et les enfants d’un quartier pauvre

Dans un quartier populaire de Saint-Etienne, des « ateliers de rue » sont proposés régulièrement aux enfants. Leur principe : un accueil libre, inconditionnel et gratuit. Sur cet espace en milieu ouvert, les enfants, parfois accompagnés par leurs parents, sont invités à prendre des initiatives et à coopérer. Ces ateliers s’inspirent d’une pédagogie sociale visant à expérimenter de nouvelles façons de vivre et d’éduquer collectivement, avec tous les âges et à partir de toutes les cultures. Cinq ans après leur mise en place, ces pratiques d’émancipation, qui recréent aussi du lien entre adultes, gagnent du terrain, mais sont peu soutenues par les politiques. Un « café des femmes » a également ouvert. Reportage.

Par Sophie Chapelle

Discrimination

Face aux humiliations et aux discriminations, la vie de personnes trans en France

Taboue et souvent fantasmée, la question de la « transidentité » bouleverse la vision binaire et traditionnelle du genre et des identités sexuelles. En France, la vie des personnes trans se heurte à des difficultés au quotidien. Violences et humiliations dans l’espace public, discrimination à l’emploi et dans les entreprises, voyeurisme des médias, obstacles juridiques au changement d’état civil... Rencontre avec Jules, Laure et William, qui mesurent le chemin qui reste à parcourir pour qu’elles et ils puissent évoluer dans une société qui leur laisse une place à part entière.

Par Alexandre-Reza Kokabi

Inégalité

De discrets appartements pour accueillir les femmes victimes de violences sexistes ou familiales

En France, 200 000 femmes se déclarent chaque année victimes de violences conjugales. Tous les deux jours, en moyenne, l’une d’entre elles en meurt. Pour celles qui se retrouvent à la rue après ces violences, comment retrouver un semblant de sérénité, et reprendre le cours d’une vie normale ? Créée il y a douze ans à Fontenay-sous-Bois, l’association HOME propose à ces femmes de reprendre pied en occupant, à plusieurs, des appartements-relais dans le Val-de-Marne et en Essonne. Combinant hébergement, santé, aide psychosociale et même citoyenneté, l’association revendique une démarche d’accompagnement globale. Reportage.

Par Eros Sana

Discrimination

Au Mexique aussi, les femmes victimes de violences sexistes relèvent la tête

Harcèlements et violences faites aux femmes sont malheureusement universels, comme le montre la culture sexiste qui règne parmi le personnel politique masculin français. Si la parole se libère en France, ailleurs aussi les femmes s’organisent. Ciudad Juarez, au Mexique, a longtemps été considérée comme la ville la plus violente du monde. Entre narcotrafic, culture machiste et exploitation par des entreprises états-uniennes installées à la frontière, les femmes y sont en première ligne. Mais depuis quelques années, elles se rassemblent pour défendre leurs droits, au sein du réseau Red mesa de mujeres. Une mobilisation qui a déjà permis d’améliorer leur situation. Rencontre avec l’une de ces femmes debout, Itzel Gonzalez.

Par Simon Gouin (Grand Format)

Inégalité

Les syndicats sont-ils plus efficaces que le patronat en matière d’égalité entre hommes et femmes ?

Les syndicats de salariés font-ils mieux que le patronat en terme de parité ? Les femmes constituent près de la moitié des adhérents des syndicats. Mais les instances dirigeantes de ces organisations restent encore majoritairement masculines. Les femmes sont pourtant les premières à subir les temps partiels forcés, les horaires décalés, l’arbitraire des employeurs. Leur présence dans les instances dirigeantes permet pourtant une meilleure prise en charge des questions d’égalité ou de lutte contre les violences sexistes. Au sein des syndicats, de vraies réflexions s’engagent, pour que les femmes aient plus de pouvoir et que de nouveaux usages se mettent en place. Mais pour arriver à l’égalité, il reste encore du travail !

Par Nolwenn Weiler, Rachel Knaebel