Transformer le travail - page 6

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SociétéLutte sociales

Salaires non payés, nouveaux contrats de travail imposés : les étranges pratiques du « low cost du déchet »

Des salaires non versés pendant deux mois, l’accès aux locaux fermés, les outils de travail retirés : telle est la sanction qui a frappé les éboueurs du Syndicat intercommunal de la vallée de la Chevreuse, en région parisienne. La petite centaine de salariés avait refusé de signer un nouveau contrat de travail, qui entérinait des baisses de salaires et une dégradation des conditions de travail. Les élus ont leur part de responsabilité : en confiant le marché à un nouveau prestataire, Sepur, considéré comme le « low cost du déchet », ils cherchaient à économiser des centaines de milliers d’euros par an. Enquête.

Par Raphaël Godechot

SociétéTravail

Au procès de Cristal union, jugé pour deux accidents mortels : « Ils ont essayé de rejeter la faute sur les cordistes »

Cinq ans avant l’accident mortel, en 2017, de Quentin Zaroui-Bruat – raconté il y a peu par Basta! – deux autres cordistes, Arthur Bertelli et Vincent Dequin, 23 et 33 ans, mourraient dans des conditions similaires, ensevelis sous des tonnes de matière dans les silos du géant sucrier Cristal union. Après sept ans d’une instruction interminable, le procès s’est déroulé le 11 janvier, à Reims. Un moment décisif pour une profession frappée par la course au rendement. L’association des « cordistes en colère » en a également profité pour tenir son premier week-end de rencontres, avec un mot d’ordre : « Stop aux accidents mortels ». Récit et témoignages, en texte et vidéos.

Par France Timmermans, Franck Dépretz

SociétéInégalité

« Cela va vraiment être très violent » : des agents de Pôle emploi réagissent aux sanctions contre les chômeurs

La loi sur « la liberté du choix de son avenir professionnel » (sic), votée en septembre dernier, avait prévenu : les contrôles sur les chômeurs allaient se durcir. Mais personne ne s’attendait à ce que les sanctions prévues contre les demandeurs d’emplois soient si rudes, y compris les agents de Pôle emploi. Annoncées fin décembre par un décret publié au journal officiel, ces sanctions prévoient de rogner, voire de supprimer les indemnités chômage pour des rendez-vous manqués, des offres d’emploi refusées, ou des connexions sur son espace personnel pas suffisamment fréquentes. Du côté des conseillers, c’est la consternation, teintée de colère et de stress.

Par Nolwenn Weiler

Alternatives

Dans les quartiers Nord de Marseille, des salariés envisagent de transformer leur McDo en société coopérative

Important pour la vie sociale locale, le restaurant McDonald’s de Saint-Barthélémy, dans les quartiers Nord de Marseille, est aussi un bastion syndical, où les conditions d’emploi sont bien meilleures que dans les autres restaurants de l’enseigne. McDonald’s France tente cependant de se débarrasser de son établissement, dans des conditions laissant craindre sa fermeture prochaine. C’était sans compter la résistance des 77 salariés, engagés depuis plusieurs mois dans un véritable bras de fer. Ils ont obtenu de la justice l’annulation de la vente, et envisagent de transformer leur McDo en société coopérative ! Un reportage tiré du numéro d’octobre du journal L’âge de faire, partenaire de Basta!.

Par Nicolas Bérard (L’âge de faire)

SociétéInégalité

En plein cœur du Paris chic, le personnel d’un palace en route pour une grève dure

A deux pas de la place Vendôme et de ses boutiques cossues, le personnel de ménage d’un hôtel de luxe est en grève depuis maintenant trois semaines, réclamant notamment son intégration directe au sein des effectifs de l’hôtel. Mais le conflit, qui s’est tendu ces derniers jours avec l’intervention de la police, est aussi le fruit des ordonnances Macron de 2017 : ces dernières menacent l’existence de représentants du personnel des sous-traitants dans l’hôtel, et par conséquent l’avenir de leurs conditions de travail. Le mouvement semble parti pour durer. Reportage.

Par Thomas Clerget

SociétéTransport

Le quotidien intenable des routiers, nouveaux forçats de l’industrie automobile européenne

Renault, Volkswagen, Jaguar, Fiat… Derrière les carrosseries rutilantes qui sortent des usines des géants européens de l’automobile, se cache une réalité moins reluisante : celle des conditions de travail des dizaines de milliers de chauffeurs-routiers qui livrent chaque jour les constructeurs. Les journalistes d’Investigate Europe ont enquêté, du Portugal à la Norvège, auprès d’une centaine de chauffeurs de quatorze nationalités différentes, d’élus européens, de syndicats, de constructeurs. Partout, le constat est accablant : l’exploitation des chauffeurs qui transportent les pièces ou les voitures des constructeurs montre l’un des pires visages de l’Union européenne.

Par Leila Minano