Franck Page, étudiant de 18 ans, travaillait à Bordeaux comme livreur autoentrepreneur pour compléter sa bourse d’études. Coursier à vélo pour la société Uber Eats, il est décédé le 17 janvier, fauché par un camion alors qu’il portait un repas. Une marche blanche en soutien à la famille a été organisée le 27 janvier par le syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde. Des livreurs venus des quatre coins de la France étaient présents.
Ce tragique accident met en lumière l’envers du décor de l’uberisation. Pour Edouard Bernasse du Clap (collectif des livreurs autonomes de Paris), Franck Page n’aurait jamais dû se retrouver dans une zone industrielle, loin de sa zone de livraison. « Que vous soyez à vélo ou en scooter, la plateforme vous envoie livrer loin et qu’importent les risques » dénonce t-il. « Il était quand même près d’une entrée d’autoroute, il n’aurait jamais dû être là ! » « Je ne comprends pas qu’un tel système puisse exister : faire de l’argent en faisant prendre tous ces risques, c’est inadmissible. Mon fils est une victime de l’uberisation, une victime de trop », témoigne Alexandre Page, le père de Franck.
Face à la précarisation croissante imposée par les plateformes, les livreurs à vélo lancent partout en France des coopératives de coursiers et tâchent de s’organiser à l’échelle européenne.
Vidéo : Thomas Grandrémy (Spread Media)
Photo : Jérôme Pinot (Clap75) / twitter
A lire également :
– Ubérisation : l’immense peloton des livreurs à vélo se lance dans la course pour le respect de leurs droits
– Pour la première fois, un livreur à vélo de Deliveroo est reconnu comme salarié
– « Nous sommes une start-up anarcho-communiste » : Coopcycle auto-organise les coursiers à vélo