En Italie, tout activiste participant à des actions de désobéissance civile pourra désormais être envoyé en prison. C’est ce que prévoit le décret du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni décidé vendredi 4 avril. Il reprend toutes les mesures du projet de « loi sécurité globale » voté le 18 septembre par les députés italiens et en discussion au Sénat depuis octobre 2024.
Faisant fi des objections du Sénat qui bloquaient le projet de loi depuis plusieurs mois, la dirigeante italienne a fait passer en force son texte. Il élargit les peines de prison aux actions non violentes et crée de nouveaux délits comme celui de « résistance passive ». Le blocage d’une route, par exemple, pourra être puni – s’il a lieu dans le cadre d’une manifestation ou en groupe – d’une peine pouvant aller jusqu’à six ans de prison.
Le projet de loi initial, porté par le ministre des Transports Matteo Salvini (Ligue), en croisade contre le « terrorisme climatique », visait principalement les activistes écologistes qui s’opposent au projet de ligne TGV entre Lyon et Turin. Mais aussi les militants de Dernière génération qui ont bloqué à plusieurs reprises divers axes routiers ces dernières années. Malgré des désaccords avec le parti de Meloni sur certaines mesures lors de l’examen du texte au Parlement, Salvini a présenté ce décret comme une victoire pour son camp.
Cette attaque aux libertés fondamentales est la dernière en date d’une série depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en octobre 2022. En mai 2024, elle avait tenté de s’octroyer davantage de pouvoirs en réformant la Constitution italienne.
Avant cela, en juin 2023, elle avait pris un décret pour empêcher les ONG humanitaires et leurs bateaux de sauver les migrants naufragés au large des côtes italiennes. Et dès le début de son mandat, elle s’en prenait aux familles LGBTQIA+. Une circulaire émise par le ministère de l’Intérieur a demandé aux maires de retirer et refuser le statut de parents aux mères non biologiques.