Alternatives - page 2

Comment intégrer les hommes, dont les auteurs de violences conjugales, dans les luttes féministes pour l’égalité ?

Pour agir en faveur de l’égalité femmes-hommes, il est nécessaire de travailler avec les hommes, sur les représentations que ceux-ci ont d’eux-mêmes, sur les clichés liés à la virilité, sur les privilèges et les pouvoirs que la société leur octroie. Telle est la conviction d’Anaïs, David et Simon. Pratiquant l’éducation populaire, le trio travaille dans des centres sociaux, dans des prisons auprès de détenus condamnés pour violences conjugales, et dans le dialogue avec des familles, des pères, des conjoints… Ils développent des outils participatifs pour parler d’émancipation des femmes avec les hommes. Reportage dans un atelier de déconstruction des masculinités.

Par Rachel Knaebel

Des écoles alternatives pour les jeunes exilés refusés par l’Education nationale

En Loire-Atlantique, plus de mille jeunes exilés sont arrivés, seuls, à Nantes ou à Saint-Nazaire depuis le mois de janvier. Près de la moitié d’entre-eux ont été pris en charge par le Département, qui en a l’obligation. Mais pour ceux dont la minorité n’a pas été reconnue, retrouver le chemin de l’école relève du parcours du combattant. A Nantes, plusieurs collectifs de citoyens s’organisent pour monter des écoles « alternatives ».

Par Marie Bertin (Les autres possibles)

Egalitaire, solidaire, ouvert à tous : un club sportif lillois bannit l’argent-roi et la compétition

Des sportifs unis par leurs valeurs, à commencer par leur volonté d’égalité. C’est à Fives que cela se passe, un quartier de Lille où les membres du Spartak lillois, club fondé en 2010, souhaitent revenir aux bases du sport, sans pression ni enjeux financiers. Pour un euro mensuel, chacun peut pratiquer en loisir le foot, mais également le basket, le handball, le volley, le fitness ou même le Mölkky. Et participer, pour les volontaires, aux actions de solidarité ou de lutte contre le racisme que mène ce club décidément pas comme les autres.

Par Aude Deraedt (Lutopik)

A l’école, les bienfaits d’une évaluation moins centrée sur les notes

Les notes chiffrées restent en France l’outil principal d’évaluation des élèves. Relativement peu objectives, source de stress pour les élèves, notamment ceux qui sont en difficulté... Faut-il se passer des notes ? Les études menées sur le terrain penchent plutôt dans cette direction. Et ce, d’autant plus que les alternatives existent. Mais le système scolaire français, connu pour favoriser la reproduction d’élites plus que pour faciliter l’ascension des classes défavorisées, peine à évoluer. La dernière réforme en date, celle du collège, conserve la possibilité de noter pour les professeurs qui le souhaitent.

Par Nolwenn Weiler

Petite histoire de Slam connexion, association au service de l’expression poétique participative

La poésie n’est pas un musée. C’est un art vivant et une pratique très contemporaine. C’est ainsi qu’Aurélia et Charlotte, salariées de l’association rennaise Slam Connexion, conçoivent le slam. Apparu aux États-Unis dans les années 1980, le slam est ouvert à celles et ceux qui souhaitent exprimer leur poésie. Déclamés en public, sur des temps limités, les slams se disent sans musique et sans décor. Ils sont souvent scandés dans des bars, en scène ouverte ou lors de tournois, où des équipes s’affrontent en confrontant leurs talents d’écrivains autant que d’orateurs. Rencontre avec un art inter-générationnel qui peine à être reconnu.

Par Laurent Guizard, Nolwenn Weiler

Bio

A Nancy, jardin partagé et éducation populaire s’opposent à la convoitise des promoteurs immobiliers

Apprentissage du maraîchage, animation d’activités périscolaires « alternatives », insertion de jeunes aux parcours scolaires difficiles... À Nancy, la MJC des Trois-Maisons étend sa mission d’éducation populaire bien au-delà des murs de son enceinte. Elle a ainsi réaménagé une ancienne école en ateliers pour artistes, et transformé une friche laissée à l’abandon en un jardin partagé animé et géré par des jeunes. Mais, véritable poumon du quartier, cet ensemble idéalement situé attise aussi les convoitises des investisseurs. Et les élus locaux menacent de reprendre la main sur la propriété pour la mettre en vente. Les usagers n’ont pourtant pas dit leur dernier mot...

Par Franck Dépretz

Quand un berger et ses chèvres réenchantent Paris et sa banlieue

Un troupeau de chèvres arpentant les rues de Paris et de Bagnolet en quête de pâturages. Des légumes en bas des immeubles. Des ateliers manuels avec les jeunes du quartier. Ce sont quelques unes des activités proposées par l’association Sors de Terre, installée depuis huit ans à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Au milieu du béton, un lieu où se déconstruisent les concepts de politiques publiques et s’ouvre le champ des imaginaires, menacé par une opération de rénovation urbaine du quartier. Reportage en photos et vidéo de Side-Ways.

Par SideWays

Economie partagée

Etudiants paysagistes et gamins des cités embellissent ensemble un quartier populaire de Seine-Saint-Denis

Découvrir comment poussent les fruits et légumes, apprendre à élever des poules, aménager des balançoires et des jeux alors que le quartier en manque cruellement... À Stains en Seine-Saint-Denis, la mise en culture – et surtout en commun – d’une friche urbaine a fédéré les habitants, et surtout les enfants. Ils découvrent des gestes et des plaisirs aujourd’hui très éloignés du quotidien des citadins, et apprennent à prendre soin d’un bien commun. L’expérience est considérée comme une réussite et promet d’essaimer dans les années à venir. Reportage.

Par Hélène Bustos (Transrural)

Rentrée scolaire : la pédagogue qui voulait révolutionner le système éducatif français

Des enfants épanouis et solidaires, qui commencent à lire, multiplier ou diviser dès la maternelle. Ce sont les résultats étonnants d’une expérimentation menée entre 2011 et 2014 dans une classe de Gennevilliers, en banlieue parisienne, en zone prioritaire d’enseignement. Pendant trois ans, Céline Alvarez a tenté de mettre en pratique dans une école publique les principes de la pédagogue Maria Montessori, enrichis avec les neurosciences et la linguistique française. Un bouleversement des pratiques traditionnelles des enseignants, pour repenser l’école sur la base de la confiance. Malheureusement, le ministère de l’Education nationale ne lui a pas permis de poursuivre cette expérimentation. Entretien et vidéos.

Par Simon Gouin (Grand Format)

En Argentine, l’école La Cecilia forme ses élèves à la liberté et au respect de l’autre

Pas de cours obligatoire, pas d’examens, pas de sanctions… Mais un véritable suivi de chaque élève afin qu’il découvre ses potentiels. En Argentine, à 500km au nord de Buenos Aires, l’école de La Cecilia propose depuis 23 ans de « faire l’école » autrement, avec la liberté et le respect de l’autre comme maîtres mots. Reportage vidéo extrait du webdocumentaire « Poder sin poder (pouvoir sans le pouvoir), l’autogestion au quotidien ».

Par Edith Wustefeld, Johan Verhoeven

Ecrivains publics : un service d’utilité sociale pour un meilleur accès aux droits

Un dossier administratif à remplir, une lettre compliquée à écrire, un besoin de conseil pour la formulation d’un courrier... Dans le Gard et le Vaucluse, un « écrivain public à vocation sociale » vient en aide à ceux qui ont besoin d’un coup de main. Cet ancien journaliste a convaincu les collectivités locales de financer un service d’écriture publique. Car si l’accès aux droits passe souvent par l’écrit, le droit à l’écrit devrait être garanti pour tous, estime-t-il.

Par Lisa Giachino (L’âge de faire)

Le « football d’en bas » va-t-il disparaître des zones rurales ?

Crise du bénévolat, baisse des financements des collectivités, contraintes administratives… 3 000 clubs, essentiellement ruraux, ont déjà disparu en deux ans. La Fédération française de football continue d’imposer des contraintes intenables aux petits clubs locaux, sous peine d’amendes. Et quand ces clubs réussissent, comme celui de Luzenac en Ariège, ils se voient interdits de monter en Ligue 2. Alors que la ligue professionnelle est marquée par des scandales de corruption, ce football amateur, vecteur de lien social, se veut le garant « d’une certaine idée du football, faite de morale, d’éthique et de justice ». Une raison suffisante pour l’étouffer économiquement ?

Par Emmanuelle Malnoë, Mickaël Correia